Toujours plus de chaleur du sous-sol
19.12.2018La géothermie est une histoire à succès. Depuis 2000, la production de chaleur issue de la géothermie a plus que triplé. En termes de géothermie proche de la surface terrestre, la Suisse fait même partie de l’élite mondiale.Il est ainsi possible, de manière rentable, de chauffer et de refroidir des maisons, des quartiers et des exploitations industrielles au moyen de la géothermie, véritable clef d’un approvisionnement énergétique respectueux de l’environnement.
Quand on parle de géothermie, la plupart des gens pensent à Bâle et à St-Gall et aux légers tremblements de terre qui s’y sont produit en 2006 et 2013. Pourtant, la géothermie est bien plus que cela. La géothermie est une histoire à succès.
Des recherches à haute pression
Il convient de distinguer entre géothermie de faible, de moyenne et de grande profondeur. Avec certes dernière, on procède à des forages jusqu’à quatre ou cinq kilomètres de profondeur, afin d’exploiter la chaleur y régnant pour chauffer ou produire de l’électricité, comme cela a été le cas à Bâle et St-Gall. La technologie requise est certes connue, mais pas expérimentée à grande échelle. En Suisse, une cinquantaine de scientifiques de l’EPF et d’universités les plus diverses travaillent à faire avancer rapidement cette technologie.
Chauffer et refroidir des maisons et des quartiers
La géothermie de moyenne profondeur est tout autre. Grâce à une technologie éprouvée depuis des décennies, on procède à des forages pour pomper de l’eau à des profondeurs de 500 à 2000 mètres, afin de chauffer ou de refroidir des bâtiments, des serres, des bains thermaux, des exploitations industrielles et artisanales, voire même des quartiers entiers. Des usines peuvent aussi être approvisionnées en chaleur industrielle. À Riehen (BS), la géothermie approvisionne un réseau de chaleur à distance, et son extension est projetée. Il existe d’autres installations réussies à Kreuzlingen (TG), Schlattingen (TG), Kloten (ZH), Bassersorf (ZH), Zurzach (AG), Davos (GR), Saillon (VS), Lavey-les-Bains (VD), Yverdon-les-Bains (VD) et Genève.
Comme l’affirme Willy Gehrer, président de Géothermie-Suisse et de l’Académie suisse des sciences techniques (SATW), «le potentiel de la géothermie de moyenne profondeur est encore loin d’être épuisé! Je suis convaincu que le soutien financier de la Confédération permettra encore un boom correspondant ces prochaines années. D’ailleurs, cela se dessine déjà aujourd’hui». En effet, comme le confirme Nicole Lupi, responsable de la promotion de la géothermie à l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), «les contributions pour l’utilisation directe de la géothermie pour la production de chaleur connaissent un vif intérêt depuis leur entrée en vigueur le 1er janvier 2018».
Élite mondiale en termes de géothermie de faible profondeur
Enfin, en ce qui concerne la géothermie de faible profondeur, la Suisse fait même partie de l’élite mondiale. Ce type de géothermie, proche de la surface terrestre, va jusqu’à environ 500 m de profondeur. La chaleur qui s’y trouve permet de chauffer et de refroidir des maisons individuelles et des immeubles locatifs, des hôtels, des bureaux ou encore des exploitations artisanales et industrielles. En Suisse, on utilise surtout des sondes géothermiques.
L’application est extrêmement diversifiée. Même les terminaux d’aéroport en font usage (dock E de l’aéroport de Zurich-Kloten), de même que des routes peuvent être dégivrées avec la chaleur d’origine géothermique. Pour leur part, les CFF expérimentent des chauffages d’aiguillages avec cette chaleur.
Géothermie = protection du climat
Pour abaisser les émissions de CO2 de bâtiments, des particuliers ainsi que des villes et des communes misent sur la géothermie, comme le prouvent les statistiques. De 2000 à 2017, la production de chaleur issue de la géothermie s’est ainsi accrue de 348 pourcent en Suisse, passant ainsi de 1186 à 4130 gigawattheures (GWh). La production de chaleur provenant de sondes géothermiques a même progressé de 485 pourcent. Avec ces 4130 GWh, la Suisse a économisé 1’065’000 tonnes d’émissions de CO2. Cela correspond aux émissions produites en Suisse par les automobilistes avec toutes les nouvelles voitures en 2017.
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