La Confédération doit compenser intégralement le risque géologique
04.10.2022Les résultats du forage géothermique de Lavey-les-Bains (VD) le confirment : Le risque géologique ne doit et ne peut pas être assumé par des promoteurs individuels. La Confédération doit enfin prendre des mesures pour compenser entièrement ce risque. C’est la seule façon de mettre la géothermie sur un pied d’égalité avec les autres énergies renouvelables.
Dans l’intérêt d’une transformation durable et respectueuse du climat et de notre approvisionnement énergétique, le sous-sol suisse joue un rôle central. Ainsi, la géothermie peut fournir un quart de la chaleur nécessaire en Suisse d’ici 2050. En outre, le sous-sol et ses géoressources revêtent une importance stratégique pour se libérer des énergies fossiles et devenir indépendant en matière de politique énergétique. La Suisse ne peut pas se permettre de ne pas exploiter cet immense potentiel.
Le risque du sous-sol à chaque forage
Comme la Suisse n’a pas de tradition pétrolière, gazière ou minière, le sous-sol de notre pays reste peu connu. Pour certains porteurs de projets – le plus souvent des consortiums incluant des communes – cela signifie un risque élevé. Les résultats communiqués par AGEPP SA concernant le forage géothermique de Lavey-les-Bains, dans le Chablais vaudois, le confirment. Un forage a été réalisé à travers l’une des roches les plus dures du monde jusqu’à une profondeur d’environ 3000 mètres. La chaleur est certes présente, mais pas l’eau qui permettrait de l’exploiter. Et ce, bien que l’eau chaude des profondeurs alimente les bains thermaux dans les environs immédiats du forage.
Comme le montre l’exemple de Lavey, chaque forage en Suisse a un caractère exploratoire. Or, l’exploration du sous-sol et la prise de risque qui y est liée ne peuvent pas être l’affaire de promoteurs individuels. Les Chambres fédérales ont donc donné au Conseil fédéral le mandat d’explorer le sous-sol (Motion du CN Jauslin). Toutefois, un tel programme national d’exploration ne peut être mis en œuvre qu’à moyen terme. Et une fois le sous-sol exploré, même si les chances de succès seront nettement augmentées, il restera toujours un risque géologique que certains forages ne soient pas exploitables
L’égalité de traitement est exigée
C’est pourquoi Géothermie-Suisse exige depuis des années de la Confédération qu’elle adapte enfin le système de soutien actuel, qui est insuffisant. Il est incompréhensible que la Confédération ne traite pas la géothermie de la même manière que les autres énergies renouvelables. Pour obtenir l’égalité de traitement, le risque géologique doit être entièrement pris en charge par la Confédération. Cela peut se faire par exemple en combinant les contributions à l’investissement actuelles avec des garanties de risque ou en créant un nouveau fonds pour couvrir ces risques. Si la Confédération n’agit pas rapidement, elle risque d’étouffer la nouvelle dynamique des projets de géothermie. Il faut une réglementation qui, d’une part, permette aux porteurs de projets de surmonter un revers et, d’autre part, crée suffisamment d’incitations pour lancer de nombreux autres projets.
Des représentants de la politique, de l’économie et de la science informeront sur la contribution de la géothermie à la décarbonisation et au renforcement d’un mix énergétique suisse lors du Forum-Géothermie fin septembre à Berne. Il y a aussi été montré pourquoi une garantie de risque est importante et comment en France une telle garantie a contribué au développement de la géothermie.
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